Déjà célèbre pour sa série Bergmen écrite en collaboration avec sa soeur Åsa Träff. Un cri sous la glace, est le premier livre en solo de Camilla Grebe. Parut en 2015 en Suède, il est un best-seller dès sa sortie. Il paraît en France en 2017 aux éditions Calmann-Levy. Son résumé en quatrième de couverture :

Emma, jeune Suédoise, a un secret : son patron, Jesper, qui dirige un empire de mode, lui a demandé sa main, mais il ne veut surtout pas qu’elle ébruite la nouvelle.
Deux mois plus tard, son fiancé disparaît sans laisser de trace et l’on retrouve dans sa superbe maison le cadavre d’une femme, la tête tranchée. Personne ne parvient à l’identifier.
Peter, policier émérite, et Hanne, profileuse de talent, font équipe pour enquêter. Or ils ne se sont pas reparlé depuis leur rupture amoureuse dix ans auparavant. Et Hanne dissimule aussi un secret : elle vient d’apprendre qu’elle est malade.
Dans un Stockholm envahi par la neige, un étourdissant récit à trois voix prend forme. Chaque personnage cache ses propres zones d’ombre.
À qui donc se fier ?

La claque.
C’est ce que j’ai trouvé de mieux pour résumer ce roman.

Un cri sous la glace est mon premier livre de Camilla Grebe. J’ai beaucoup entendu parler de cette auteure, et je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre si ce n’est quelque chose de bon, pour autant clairement pas à ça.

Camilla Grebe nous livre une enquête à trois voix, les voix de trois personnages : Peter, Hanne et Emma. Et c’est tellement prenant, mon Dieu. On enchaine les chapitres avec le récit de l’un puis de l’autre. Des chapitres où l’on découvre ses trois personnages, attachants, seuls, désespérés. Des chapitres où l’on passe du présent au passé, et pourtant sans aucune confusion sur la temporalité du roman et de l’enquête.

Pour parler de l’enquête, celle-ci est classique : un meurtre touchant une célébrité, et faisant écho à une enquête vieille de dix ans. Je ne vous en dirais pas plus.. Une intrigue qui est simple, bonne et bien exécutée.

Je me suis bien faite balader par l’auteure, car si j’avais ma petite idée sur l’identité du tueur, je ne comprenais ni pourquoi, ni comment. Et surtout, je me fichais d’avoir découvert ce tueur, je voulais coute que coute continuer à lire.

C’est un roman différent de ce que j’ai pu lire jusqu’à présent, en tout cas en matière de policier / thriller. Le récit n’est pas centré sur l’enquête autour de ce meurtre, mais autour de la psychologie humaine. Les relations conjugales complexes, les traumatismes qui nous déterminent en tant que personne, le sentiment de culpabilité, le besoin de domination sur autrui,.. C’est vraiment traité et écrit avec beaucoup de finesse.

Un cri sous la glace à déjà une suite, également aux éditions Calmann-Levy : Le journal de ma disparition (2018), L’ombre de la baleine (2019) et L’archipel des larmes (2020). Ils ont tous rejoint ma wishlist.

Je vous laisse avec cette citation :

Et, à cet instant, je me brisai.
Le corridor s’effondra autour de moi et le plafond taché de noir se fissura. J’étais morte, j’avais cesser d’exister dans un nuage de poussière. Mon corps fut écrasé. La douleur griffait et martelait chacune de mes cellules. Toutes les particules de mon organisme furent déchiquetées, anéanties. Elles disparurent. Il ne resta en moi que la douleur lancinante et la honte.